Les Dauphins bleus et blancs azuréens sont soumis à de nombreuses pressions qu’il convient de bien connaître afin de mettre en place des mesures de protection adaptées au niveau des plans de gestion du milieu et des usages.

Soutenir les travaux de recherche

Les mesures de protection doivent reposer sur des connaissances scientifiques focalisées sur l’espèce et la région, et maintenues à jour afin d’être adaptées au contexte de l’habitat azuréen des dauphins. Ainsi la première mesure de protection consiste à soutenir dans la durée les travaux de recherche, qui réclament présence sur le terrain et analyses.

Renforcer le réseau échouage actuel, en le dotant des capacités de réaliser localement les analyses nécessaires serait également un soutien indispensable à la connaissance des besoins écologiques et alimentaires des dauphins, et des menaces qui pèsent sur eux.

L’effet des pollutions sonores a notamment été largement ignoré dans la mise en oeuvre de la protection des cétacés en Méditerranée, et ailleurs. La détérioration acoustique du milieu marin a pu, et pourra, provoquer la désertion d’habitats locaux par certaines espèces vulnérables.

Informer et former les gestionnaires et les élus

En première ligne des mesures de protection, les gestionnaires et les élus doivent pouvoir prendre des décisions éclairées. Les besoins des dauphins en matière de protection sont spécifiques, et ne sont pas identiques à ceux qui ont pu être identifiés pour des poissons ou des herbiers. Une information et une formation à leur attention sont donc nécessaires pour qu’ils aient toutes les cartes en main au moment des arbitrages.

Une grande partie de l’habitat azuréen des dauphins voit en effet se dérouler de nombreuses activités humaines, dont certaines peuvent être nuisibles aux dauphins si elles s’exercent sans que leurs impératifs biologiques soient pris en compte.

L’équipe du Sanctuaire Pelagos – Partie française à la rencontre d’institutionnels azuréens

Informer, sensibiliser, éduquer les usagers du milieu

L’information, la sensibilisation, l’éducation constituent un premier pas vers la protection. Chaque personne doit pouvoir à son échelle et selon l’usage qu’elle fait du milieu réduire son impact sur l’espèce afin de la préserver.

L’application de la charte de bonne conduite pour les plaisanciers et l’obtention d’un label de qualité pour les professionnels du whale-watching, avec vérification régulière du respect des règles, ne devraient plus être une option.

Les captures accidentelles sont une des causes non négligeables de mortalité pour les cétacés et en particulier pour les dauphins. Si l’on parvenait à les documenter (notamment via leur déclaration, légalement obligatoire mais trop rarement effectuée), une proportion d’entre elles pourrait être expliquées, et ultérieurement, évitées.

Eduquer le plus grand nombre

Éduquer et amener le grand public à s’impliquer pour la protection et la gestion du milieu marin à travers des dispositifs et outils éducatifs ludiques et innovants.

Classe de mer de sensibilisation à la protection des cétacés

Faire en sorte que le Dauphin bleu et blanc, présent depuis au moins deux siècles à quelques kilomètres de nos rivages, soit pleinement intégré dans le patrimoine régional azuréen nécessite également une démarche d’information à long terme.

Développer des outils innovants

Afin de permettre aux usagers du milieu marin de devenir acteurs de la protection des dauphins il est important de proposer des outils qui leur donnent les moyens de participer réellement à la préservation de la population de dauphins.

La science participative peut contribuer à cette démarche, à condition d’être accompagnée d’une démarche d’éducation scientifique des acteurs concernés.

Légiférer

Le Dauphin bleu et blanc est une espèce strictement protégée au niveau national et international (entre autres par la Convention de Berne, ainsi que la Convention de Bonn) mais cela ne suffit pas à assurer la préservation de son habitat, surtout en milieu côtier. Il faut pour cela que le législateur français ou azuréen aille au-delà des directives européennes qui ignorent les spécificités écologiques locales, et dont les textes ne préconisent donc que la protection des habitats des marsouins communs et des grands dauphins.

Travailler à l’introduction du code de bonne conduite ‘Pelagos’ dans les examens des permis « mer » constitue une action de protection efficace. Légiférer sur les usages en partant d’une cartographie des zones à risque établie en fonction des pressions constitue une approche de protection qui pourra être envisagée, même si elle repose dans un premier temps sur de simples incitations à des actions volontaires.